Formule 1 : la préparation mentale devenu indispensable pour les pilotes ? En 2015, Marcus Ericsson alors pilote F1 chez Sauber, témoigne sur l'importance de la préparation mentale. En plus d’une préparation physique, les pilotes travaillent leur force mentale pour être plus performants : réflexes, concentration, récupération...
Ce secret du cockpit, Riccardo Ceccarelli l’observe et l’étudie depuis plus de vingt-cinq ans. Fasciné par ce qu’il découvre, il fonde très vite Formule Medicine, une structure de recherche qui, à ce jour, a collaboré avec 75 pilotes de F1 et plus de 900 coureurs toutes disciplines confondues. Il tire rapidement ce constat : pour qu’un coureur soit compétitif, il doit allier santé, condition physique et entraînement mental. Chacun à leur époque, Ayrton Senna ou Michael Schumacher ont appliqué ces principes, faisant la différence dans le paddock. Le pilote, pour Ceccarelli, est l’élément essentiel de la performance d’une machine.
« Après un Grand Prix, la fatigue la plus importante est d’ordre mental, psychologique. Physiquement, nous travaillons toute l’année et durant le week-end, nous avons des moments de relâche. Alors qu’intellectuellement, du jeudi au dimanche, nous sommes concentrés, concède Ericsson. Pas de repos pour la tête. Nous pensons sans cesse à la course. Le dimanche soir, après le débriefing avec l’équipe, je ne prévois rien. Je regarde un film, je reste tranquille. J’ai besoin de souffler.»
« Les moments les plus exigeants durant l’épreuve sont le départ, les dépassements, les arrêts au stand, la voiture de sécurité, les luttes pour garder ou gagner une place dans les derniers kilomètres», énumère le pilote. Les pulsations cardiaques et l’activité cérébrale sont à leur maximum. Le pilote doit alors gérer ou apprendre à le faire. Comme il surveille sa consommation d’énergie et l’usure de ses pneumatiques, il lui faut savoir utiliser son cerveau « de manière la plus économique possible», explique Ceccarelli.
Extrait des témoignages de l'article sur motorsport.nextgen-auto.
Sebastian Vettel a lui aussi travaillé sa « visualisation », il se passe, dans sa tête, un tour de piste avant notamment chaque séance de qualifications. « La qualification est un exercice très pur, brut, donc vous prenez du temps pour examiner le tour dans votre tête. Quels sont les points clés ? Où devez-vous vous améliorer par rapport au Grand Prix précédent ? » explique sur ce sujet le pilote Allemand. « Une fois que vous avez commencé le tour, vous n’avez plus le temps de réfléchir, alors vous vous videz l’esprit et vous devez être dans l’instant présent. Même si vous faites une erreur, il est important de ne pas y penser. Vous vous concentrez juste en prenant le tour virage après virage, idéalement, vous laissez le tout s’enchaîner. »
Cette technique de visualisation a été aussi adoptée par, Charles Leclerc. Le Monégasque a lui suivi les enseignements de Riccardo Ceccarelli, son coach mental depuis maintenant une décennie. « J’ai beaucoup grandi mentalement ces dernières années » raconte Charles Leclerc. « Il y a beaucoup de techniques qui peuvent être utilisées ; personnellement, j’aime bien celle qui consiste à imaginer le tour parfait dans ma tête, surtout avant les qualifications. Je le fais souvent parce que ça m’aide vraiment. Lorsque je ne suis pas dans la voiture, ces images m’aident énormément à être pleinement concentré et à me réadapter plus rapidement à la voiture. Ensuite, pour la course, il s’agit de regarder les Grands Prix précédents et d’imaginer tous les scénarios possibles pour être prêt pour l’un d’entre eux, comme par exemple pour savoir où se trouver au premier virage. »
La performance mentale fut aussi décisive, pour Nico Rosberg, afin de supporter la pression infligée par Lewis Hamilton chez Mercedes ; et si le titre 2016 de Nico Rosberg s’expliquait par ces progrès effectués sur le plan mental ? L’Allemand en mesure en tout cas l’influence aujourd’hui… « Nous nous entraînons tous à fond chaque jour, mais pas tant que ça au niveau mental. J’ai donc vraiment accéléré le rythme en 2016 et j’ai trouvé une façon de travailler intensément avec un coach mental. Je me suis concentré sur la méditation. Le mot est souvent mal interprété, mais dans mon cas, il s’agissait de pratiquer la concentration et d’apprendre à contrôler son esprit. Vous ne pouvez pas effacer les émotions négatives, mais vous pouvez changer la façon dont vous y réagissez. Si vous en êtes conscient, vous pouvez les ralentir et faire évoluer votre esprit vers des pensées plus positives. J’y ai travaillé pendant 20 minutes chaque matin et chaque soir pendant toute l’année 2016, et cela a été bénéfique à la fois pour la course et pour ma vie dans son ensemble. Cela m’a donné ce petit plus - et c’est en partie pour cela que je suis devenu champion du monde » estime Nico Rosberg.
George Russell a reconnu avoir eu recours à une aide mentale pour digérer sa fin de saison 2020 qui l'a vu fracasser sa monoplace contre un mur à Imola puis réussir une performance de choix dans la Mercedes laissée vacante par un Lewis Hamilton malade à Sakhir. Intérrogé sur Eurosport, le pilote Norman Nato, explique que se faire aider n'est plus tabou chez les pilotes : "aujourd'hui, on a moins peur de dire que la préparation mentale fait partie de la vie d'un pilote."
Pour conclure, la préparation mentale est de plus en plus utilisée dans les entraînements pour différentes discipline sportive. Toi aussi ose essayer une nouvelle façon de t’entraîner et améliorer tes performances et ton bien-être.
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